« Entrevue avec Raphaël Schaltegger »

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Hello Wooly : Qui es-tu Raphaël Schaltegger ?

Raphaël: Je suis un jeune (rires, j’en ai 40!)  artisan voyageur pluridisciplinaire. Je travaille aujourd’hui principalement la céramique. Je suis né dans l’est de la France, aux creux des vallons les plus froids de France.

H.W : Raconte-nous ton parcours…

R. : J’ai pris un sac à dos et une guitare à l’âge de 18 ans , avec l’envie d’en découvrir un peu plus sur notre planète.
Aux Antilles je réalise mes premiers bijoux avec des graines, ensuite c’est l’aventure vers l’Amérique latine qui me fascinera, j’y resterai 7 ans au total. Je travaille alors avec du macramé, des graines et des pierres semi-précieuses.
Mes créations m’ont ainsi amené à Cuba, au Brésil, en Inde, en Équateur, en Argentine, en Bolivie, au Pérou, au Mexique, au Canada …. et ensuite à bord d’un voilier vers les Galapagos puis Tahiti, ou je travaillais avec la fibre de coco et les perles noires.
Je suis arrivé à Paris en 2009 pour créer le projet Goutte de Terre.

H.W : En 2009 tu crées ton atelier qui est également une galerie d’art. Comment ça fonctionne ?

R. : Mon atelier, galerie d’art et association mélangent les arts et les cultures. Goutte de Terre est né de l’envie de créer un lieu d’expositions, d’échanges avec la possibilité de rencontres pluridisciplinaires et multiculturelles.
Nous organisons chaque mois des expositions : peintures, sculptures, céramiques, gravures… et des sessions musicales acoustiques. Je partage le lieu avec Bérénice ma femme, créatrice de la marque Lunaticart.

H.W : Goutte de Terre c’est aussi un projet solidaire autour de l’accès à l’eau potable dans le monde, peux-tu nous expliquer le concept ?

R. : Le but de notre association est de  sensibiliser un public sur les valeurs de l’eau et l’enjeu de l’eau pour l’avenir en développant la visibilité de notre installation, suspension de 250 pièces en terre réalisées par 40 céramistes.
Avoir bientôt des partenariats avec des fondations d’entreprises pour accueillir ce projet nous permettrait de soutenir sur le terrain des projets visant à améliorer l’accès à l’eau potable.

H.W : Pourquoi la céramique comme matériaux pour tes créations ?

R. : J’ai découvert le travail de la terre au Venezuela en 1994. Je travaillais avec une artiste et nous faisions des bijoux avec des symboles de pétroglyphes. Les cuissons étaient primitives au feu de bois.
J’ai ensuite travaillé le faïence et le grès (que je travaille encore) pour faire de l’utilitaire et des instruments de musique.
J’ai trouvé avec la porcelaine la matière plus lumineuse et beaucoup plus fine, ce qui m’a vraiment séduit pour la réalisation de mes bijoux.

H.W : D’où vient ton inspiration, et quel est ton point de départ quand tu crées un bijou ? De l’idée à la réalisation, comment procèdes-tu pour une création ?

R. : Mon inspiration vient de l’eau : fluidité, finesse, clarté, brillance, couleur… les rivières, les lacs, la mer, ma douche et  l’eau que je bois. Au quotidien, la musique rythme mes créations, mais l’architecture, l’actualité, la nature quand je la retrouve les week-ends ou pendant les vacances, les gens, les fruits, les animaux,…ma famille… Je vois de l’inspiration dans tout je pourrais dire, mais un trop plein d’amour au quotidien me pousse à créer naturellement,  j’appelle ceci le blues de la création.

H.W : Ce que tu aimes / ce que tu détestes ?

R. : J’aime la simplicité, j’aime aller à l’essentiel, j’aime prendre mon temps.
Je déteste le gaspillage, je déteste l’ irrespect, je déteste la violence.

H.W : Tes projets futurs ? Ta prochaine collection printemps/été ?

R. : En 2015 je voudrais voyager un peu plus avec mon travail. J’aimerais aussi développer des créations avec plus de rencontres entres les matières, « jouer avec le feu ». La céramique est un domaine de curiosités inépuisables.
J’aime le bois et le métal. J’imagine beaucoup de créations avec ces mélanges.

Retrouvez Goutte de Terre au 4 rue Basfroi, 75011 Paris ou sur www.gouttedeterre.org // Facebook // Shop
Le 7 mai débute l’expo « FOCUS » avec l’artiste plasticienne Gaelle Villedary.